Dans le domaine des biobanques familiales de cellules souches, le choix du gigantisme est une grave erreur
C’est une affaire planétaire qui pourrait connaître son épilogue en Suisse. Sur la base de sa réputation d’excellence auprès des milieux professionnels de santé, CordSavings a été sollicitée par CSG-BIO (filiale Europe du groupe d’investissement US californien Myrisoph), pour accueillir dans ses laboratoires les centaines de milliers d’échantillons cellules souches envoyés dans l’urgence et sans autorisations adéquates chez PBKM-Famicord en Pologne par Cryo-Save, la plus grosse biobanque européenne, juste avant sa faillite retentissante en septembre 2019. CordSavings est en effet certainement le seul laboratoire au monde à déjà traiter et stocker des cellules souches pour les deux protagonistes actuellement en conflit dans cette affaire (CSG-BIO et PBKM-Famicord en Pologne).
Dans cette affaire Cryo-Save, notre mission est en tout premier lieu d'essayer de convaincre Famicord et CSG-BIO de remettre les parents au centre du débat en leur redonnant la primauté décisionnelle absolue quant aux choix du devenir et du lieu de conservation de leurs échantillons. C’est pour nous le préalable absolument essentiel.
Paradoxalement, Didier Nouziès, le CEO de CordSavings, ne vise certainement pas la taille et la croissance à tout prix, bien au contraire.
Didier Nouziès est mathématicien de formation. « Les bases du vivant, les cellules souches, la génétique, dans leurs fondements les plus profonds, tout cela nécessite des analyses sophistiquées, des finesses mathématiques au final ; notamment quand il s’agit de prévoir et anticiper les exigences de compatibilités entre donneur et receveurs qui seront in-fine à même de guérir un malade en besoin de greffe (complexe majeur d’histocompatibilité HLA en particulier). Je travaille dans les biotechnologies depuis une quinzaine d’années. J’ai été touché par la maladie dans ma famille. C’est cette épreuve qui m’a donné la motivation pour lancer CordSavings ».
Pour nous, précise Jeanne Nicolas, Directrice du laboratoire de Monthey, « Le traitement et la conservation de ce matériel biologique relève d’un métier de proximité et de passion sans cesse renouvelée. Cette activité qui repose fondamentalement sur la confiance n’est absolument pas adaptée au gigantisme. Si nous avons des clients venant du monde entier du fait de notre bonne réputation et du bouche à oreille qui en découle, nous ne faisons aucune publicité. Les parents viennent vers nous spontanément et y restent ensuite systématiquement pour leurs enfants suivants. Tout simplement parce qu’ils se sentent bien chez nous et sont en pleine confiance ».
Ici en Suisse, le taux de prélèvement des cellules souches du cordon ombilical rapporté au nombre de naissances atteint environ 1,5% ; c’est encore trop peu. Dans les régions et pays du sud en général, plus resserrés autour du cocon familial, ce pourcentage est beaucoup plus élevé. Dans les mentalités nordiques, c’est moins ancré dans les comportements.
CordSavings est certainement la seule biobanque à ne pas vouloir grandir à tout prix. Nous limitons notre capacité volontairement et ce, bien que nous disposions de capacités d’extension laboratoire qui nous permettraient de rivaliser avec les plus grandes biobanques actuelles et ceci dans une des régions les mieux sécurisées et les plus stables de la planète. Nous ne courons pas après les clients, ceux-ci viennent d’eux-mêmes car ils recherchent ici un véritable traitement à façon et une réelle et concrète prise en charge de leurs vraies préoccupations à ce moment si particulier que constitue la naissance de leur bébé.
En effet, les faits sont là : les déboires dans notre métier sont quasiment tous liés à de grosses sociétés usines qui se trouvent très vite au prise avec des difficultés irréversibles en cas de retournement de conjoncture ou de catastrophe globale comme nous en vivons une majeure aujourd’hui avec l’irruption, aussi soudaine que brutale, de la pandémie Covid-19.
Notre autre cheval de bataille est de faire également comprendre aux parents que dans notre métier, les seuls opérateurs vraiment dignes de ce nom sont ceux qui disposent de leur laboratoire en propre. Les autres acteurs ne sont in fine que des sociétés de vente, des intermédiaires qui ne peuvent évidemment pas être crédibles dans une activité aussi pointue que la nôtre et ce, quels que soient les moyens marketing déployés pour tenter de donner le change. Au fond c’est extrêmement simple, il n’est tout simplement pas possible de maîtriser les subtilités d’une activité aussi vaste, complexe et aussi technique que la nôtre quand on n’en pratique pas chaque jour le véritable cœur de métier, à savoir : la manipulation quotidienne et effective des cellules souches au sein d’un laboratoire spécialisé.
Allant encore bien plus loin dans ces exigences, chez CordSavings, nous faisons même en sorte que tous nos collaborateurs en liaison avec les parents aient eux-mêmes les compétences et agréments professionnels leur permettant de traiter biologiquement de A à Z les échantillons cellules souches des enfants dont ils ont la charge ! En clair, ce sont TOUS, et ce quelles que soient leurs fonctions au sein de CordSavings, des opérateurs de laboratoire diplômés et agréés. Et à la sortie bien sûr, cela fait une très grande différence avec l'ensemble de nos concurrents.
Les géants de la profession, qui multiplient bien souvent les couches d’intermédiaires et autres agents commerciaux, sont bien incapables de faire de même. La taylorisation des tâches et la diminution des coûts étant pour eux des règles absolues. Les compétences de laboratoire représentent chez ces grosses biobanques à peine 30% à 40% au grand maximum de leurs effectifs, l'essentiel de leurs ressources humaines étant affecté au marketing, à la vente et à la finance.
Il est un fait que cette crise majeure liée au Covid-19 va sans nul doute rebattre les cartes de la profession en remettant au premier plan l’essentiel, à savoir le véritable savoir-faire de laboratoire et l’attention aux spécificités de chaque famille. Des moments empreints d’une telle gravité ne peuvent que reléguer au second plan les outrances d’un marketing devenu confus et incohérent pour les familles ainsi que les promotions déraisonnables.
Ainsi, plus que jamais, à l’heure où cette pandémie frappe et bouleverse encore la planète entière, vous parents qui êtes convaincus que la conservation des cellules souches de cordon ombilical est un vrai bienfait et une sécurité pour vos enfants et votre famille, prenez garde aux entreprises qui mettent systématiquement en avant leur grande taille et les centaines de milliers d’échantillons qu’elles stockent. Soyez particulièrement méfiants envers ces acteurs qui vous offrent des rabais à tout va ; si vous le pouvez, demandez à visiter les laboratoires ; posez des questions quant aux technologies de traitement biologique utilisées ; n’hésitez pas à interroger vos interlocuteurs à propos des avancées de la recherche et des essais cliniques en cours, etc.
Chez CordSavings, nous sommes surtout une société de process biologique, d’analyse et de haute valeur ajoutée, nous sommes donc moins focalisés sur la cryo-conservation proprement dite qui, au reste, ne constitue pas une prouesse en soi. Afficher sur des photographies pléthore de blouses blanches et de grosses cuves à azote alignées sert juste à montrer ses muscles. C’est dérisoire et puéril. Mais évidemment, tous ces grands acteurs savent bien que c’est souvent quelque-chose qui impressionne fortement les parents …
Comme le dit si bien le Philosophe : « Si vous apercevez un géant, regardez d’abord la position du soleil, et voyez si le géant n’est pas plutôt l’ombre d’un pygmée … »
En effet, c’est justement le surpoids constitué par ces dizaines et dizaines de cuves géantes alignées qui a précipité la chute de Cryo-Save.
Pourtant, la surface des laboratoires de traitement et de cryo-conservation ne représenterait pas un problème pour CordSavings. Si nous le désirions nous aurions la capacité de stocker ici à Monthey la totalité des plus de 400.000 échantillons des parents lésés par Cryo-Save, qui il y a quelques mois encore était le leader incontesté en Europe !
Mais le faut-il ?
Tous les jours, des parents touchés par ce scandale nous contactent. Nous avons la place, les autorisations requises et bien entendu les compétences pour les accueillir, le problème n’est pas là. Est-il tout simplement intelligent de continuer de procéder ainsi dans cette course au toujours plus grand, au toujours plus obèse ?
Une des missions que nous nous donnons est précisément de lutter contre le gigantisme et le dumping en cours dans notre domaine d’activité. Nous assistons actuellement de fait à l’industrialisation et à la déshumanisation croissante d’un secteur ne doit précisément pas l’être.
En Suisse où les biobanques familiales de cellules souches issues du cordon ombilical se comptent sur les doigts d’une main, il existe bien entendu comme ailleurs des établissements de conservation publics et privés ; et ceci est vrai dans la plupart des pays évolués.
Ces deux types d’activités, altruistes et familiales, ne sont pas du tout incompatibles. « Les parents peuvent très bien faire un don public pour autrui - et je sais de quoi je parle précise Didier Nouzies, j’ai été moi-même donneur de ces mêmes cellules souches de moelle osseuse - et avoir recours à un prestataire privé pour leur propres famille pour accroitre leurs chances, dès lors qu’ils considèrent les immenses progrès réalisés par la médecine en ce domaine. »
Nous vivons maintenant une époque où de plus en plus souvent, la part du prix payé par les parents pour le service cellules souches familial et qui échoit au seul intermédiaire de vente devient supérieure à la partie revenant au laboratoire pour la totalité du travail réalisé au plan biologique et médico-technique ! C’est une aberration. On ne parle pas ici de lessive que l’on a simplement à mettre en paquet !
Ainsi, chez CordSavings, nous est-il déjà arrivé de nous voir réclamer par des intermédiaires ou de grandes entreprises étrangères (hors Suisse précisons-le) pour la totalité du travail de laboratoire sur un échantillon (collecte, transport, traitement, analyse, isolation et conservation en azote sur 25 ans : soit des heures de travail puis des années de service …) des tarifs très inférieurs au montant qu’eux-mêmes percevaient pour juste quelques dizaines de minutes d’une intervention purement verbale et commerciale. On marche évidemment sur la tête. Parents ! Prenez bien garde à cela. Encore une fois vérifiez à qui vous avez affaire, adressez-vous donc à de vrais biobanques-laboratoires.
Ceci étant, il y a bien entendu une autre voie …
En cette période où le danger pandémique toujours présent, il convient en parallèle de la guerre contre l’épidémie d’amortir les conséquences d’une autre guerre qui découle de la première, celle de la récession économique qui fera aussi beaucoup de victimes, sans aucun doute beaucoup plus que le virus lui-même. Ensuite, une fois le bilan tiré de la pandémie, il conviendra de mettre à plat et reconstruire les systèmes de santé qui souffrent et in fine de transformer cette grande crise mondiale en une opportunité unique pour réfléchir ensemble aux choix qu’on veut faire pour nos sociétés en matière de soins.
Sera alors venu le temps de porter une réflexion sur les conséquences connues et encore inconnues d’une mondialisation débridée et sauvage, qui fait la place belle à toujours plus et pas toujours mieux, à l’individualisation excessive, l’effrayante et sans cesse croissante manipulation des foules et, pour ce qui nous soucie le plus directement ici, les inégalités devant la santé et particulièrement cette santé du futur au cœur de laquelle se situeront sans nul doute (elles s’y situent du reste déjà) les cellules souches néonatales. Il s’agira alors de déployer le meilleur savoir-faire possible pour sans cesse repousser les assauts du grand inconnu, sans cesse menaçant : la maladie grave.
Quant aux acteurs les plus pertinents pour accomplir cela … l’évolution darwinienne l’a bien montré : une taille surdimensionnée devient vite un handicap et les géants disparaissent inéluctablement les premiers.
Au moment de l’extinction des dinosaures, les premiers mammifères existaient déjà, tapis au creux de minuscules tanières, leur taille dépassait à peine quelques centimètres, et qu’en est-il advenu par la suite …
CordSavings y travaille activement, nichée au cœur de ses belles montagnes alpines
Votre dévoué
Didier Nouziès
Fondateur de CordSavings